Léon BLOY (1846-1917). L.A.S., Paris 28 juin... - Lot 57 - Ader

Lot 57
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Léon BLOY (1846-1917). L.A.S., Paris 28 juin... - Lot 57 - Ader
Léon BLOY (1846-1917). L.A.S., Paris 28 juin 1887, à Gustave Guiches ; 4 pages in-8. Belle lettre à propos du deuxième roman de Gustave Guiches (1860-1935), L’Ennemi, mœurs de province (1887). Bloy écrit sans revoir Huysmans, « dont l’opinion pourrait faire dévier la mienne. [...] L’Ennemi est un très beau livre, saturé de talent, et complètement dégagé des influences littéraires du début. L’unique réserve que je puisse faire n’atteint pas l’artiste que je vois en vous et ne porte que sur l’accessoire psychologie du principal personnage »... Car l’essentiel étant de se révéler comme écrivain, il est accessoire de le chicaner sur « l’illusion quelque peu romantique d’une certaine conception passionnelle qui tare, selon moi, votre dénouement. [...] Vous vous êtes laissé polluer, mon cher, par le rêve d’une transfusion d’âmes impossible »... Il s’agit là d’une « juvénile frondaison » que l’expérience du « grand Abyme » fera émonder... « Je suis certain qu’au point de vue littéraire, la vérité absolue et la beauté absolue sont dans l’hypothèse exclusive du Mal et que nous n’avons aucune autre chose à faire, si nous sommes vraiment artistes, qu’une poétique de péché et de désespoir. [...] C’est l’idée profonde de votre livre d’avoir donné les consciences à dévorer à la bête. La pauvreté a ceci de commun avec les paniques, qu’elle fait sortir les âmes, qu’elle les fait apparaître enfin démasquées, telles qu’elles sont »... Et de figurer le roman d’observation qui raconterait cela... Après avoir indiqué les pages qui l’ont le plus frappé, par le style, Bloy assure que ce fut pour lui « une véritable délectation d’art » : « vous êtes, assurément dans l’imperceptible groupe de ceux à qui l’avenir appartient. [...] Après l’Ennemi, je ne vois pas un seul artiste qui ne doive s’estimer satisfait de vous avoir pour compagnon »... Il recommande d’envoyer le roman à Lucien Descaves, « auteur de Misères du sabre et tout à fait des nôtres »...
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