Manon Phlipon, Madame ROLAND. L.A.S. (paraphe),... - Lot 591 - Ader

Lot 591
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Manon Phlipon, Madame ROLAND. L.A.S. (paraphe),... - Lot 591 - Ader
Manon Phlipon, Madame ROLAND. L.A.S. (paraphe), [prison de Sainte-Pélagie mi-octobre 1793], à Jany [surnom du géographe Edme Mentelle] ; 4 pages in-8. Très belle lettre, une des toutes dernières, où Madame Roland confie les cahiers de ses Mémoires et le secret de son amour pour Buzot. « Votre douce lettre, cher Jany, m’a fait autant de bien que votre aimable causerie. La tendre pitié est le vrai baume du cœur malade. Je sens la délicatesse qui vous fait répugner à l’idée de publier jamais mon secret ; cette délicatesse, pour autrui, m’auroit empêchée de le confier au papier s’il n’eût été deviné et travesti. Quant à moi, personnellement, je ne tiens absolument qu’à la vérité ; je n’ai jamais eu la plus légère tentation d’être estimée plus que je ne vaux ; j’ambitionne que l’on me connoisse ce que je suis, bien et mal, ce m’est tout un. J.J. [Rousseau] ne m’a jamais paru coupable par ses aveux, mais seulement répréhensible de deux faits, qui ne sont point dans la nature, l’attribution, à la pauvre Marie, du vol du ruban ; et l’abandon de ses enfans à l’hopital. Quant au blâme de la tourbe indiscrète et légère, on ne l’évite jamais dès qu’une fois on a excité l’envie ». Elle en vient à son amour pour Buzot et à la jalousie de son mari : « Sans prétendre m’excuser, je suis convaincue que la jalousie du malheureux R. [Roland] a seule fait percer mon secret par des confidences multipliées, en même temps qu’elle m’a inspirée, par momens, des résolutions violentes. Croiriés-vous qu’il avoit fait des écrits là-dessus, avec tout l’emportement et les faux-jours d’un esprit irrité qui déteste son rival et voudroit le livrer à l’exécration publique ? et que je n’ai obtenu, que depuis peu, que ces écrits empoisonnés fûssent brûlés ? Concevés-vous combien leur existence m’enflammoit d’indignation d’une part, et alimentoit de l’autre le sentiment même dont je voyois maltraiter si injustement l’objet ? Oui, vous l’avés vu, vous le dépeignés bien ; vous trouverés son
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